Étiqueté : varoise
- Ce sujet contient 15 réponses, 6 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par RELAT, le il y a 7 mois et 2 semaines.
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Je suis professionnel en AVEYRON. Depuis la fin du mois de septembre sur une bonne moitié de mes ruchers les colonies s’affaiblissent et je me retrouve maintenant avec des pertes de l’ordre de 50% en moyenne avec certains ruchers presque entièrement décimés. Certaines colonies avec encore un peu de vie ne sortiront pas vivantes de la période hivernale. je m’attends à n’avoir plus que 1 ruche sur 2 au printemps. Une autre partie de mes ruchers sont à peu près dans un état normal et les pertes aux alentour de 10% correspondront à un peu ce que j’ai l’habitude. Mes ruches toutes sédentaires sont menées de manière similaire et une telle mortalité sur certains ruchers et pas sur les autres me font soupçonner une cause environnementale donc externe à l’exploitation.
Les caisses sont dans la plupart des cas avec des provisions et seulement quelques cadavres d’abeilles sur le plancher et du couvain gros comme une ou deux main. Un dépérissement progressif. Pour le moment 5 ou 6 apiculteurs pros m’ont signalé des cas similaires. Nous avons fait appel à l’OMAA. Nous attendons les résultats des analyses.
Dans notre département touché cet fin d’été par des épidémies de FCO (fièvre catharale ovine) et MHE (maladie hémorragique épizootique) les éleveurs ovins et bovins ont du utiliser de grandes quantités d’antiparasitaires et aussi d’insecticides pour limiter les impacts de ces deux maladies virales dont les vecteurs sont un genre de moucheron moustique appelé culicoïde. Nos soupçons vont en direction de ces éleveurs. Tout en ne sachant pas vraiment comment ces produits pourraient atterrir sur les abeilles il y a eu plusieurs fois des précédents ( Ariège ).
Victimes une fois de plus de certaines pratiques agricoles (supposées) nous avons besoin de nous défendre. Je lance un appel à tout ceux qui comme nous auraient remarqué des mortalités similaires à se manifester afin d’engager une action collective et des investigations pour faire la lumière.
il y a 9 mois et 3 semainesRang: ReineMessages: 1496Nb de ruches: 48Localisation : France145 ptsEn premier lieu merci pour avoir le courage de l’exposé des faits ; pour un pro c’est dur.
Le premier réflexe est de s’imputer le problème en se disant qu’est ce qu’on a fait qu’il n’aurait pas fallu faire ou le contraire.
Chez nous, presque 50 ans de pratique au niveau professionnel on est arrivé à l’incompréhension et a la limite du supportable ; en gros, 40 ans sans problème majeur (apiculture heureuse) puis ces trois dernières années pertes de 50%.
Le symptôme est des colonies au top jusqu’au début décembre puis disparition des abeilles ; fait constaté sur des palettes et des ruches qui se touchent, ou pas, des ruchers impactés sur une même commune d’autres non alors qu’on est dans des cursus et des âges de reines identiques.
Pour résumer, une vie tournée vers l’abeille avec une production moyenne de 4Okg et une incompréhension totale de la catastrophe.
On est dans le 64 zone d’élevage s’il en est mais est ce une explication ?
Des cas similaires m’ont été relatés dans la région sans disposer assez d’éléments pour connaître l’étendue des dégâts.
Ici, pour le cheptel survivant, après un hiver qui ressemble a un printemps, trois nuits avec des températures négatives, puis on est dans du beau temps, entre 15 et 20, le pollen de noisetier rentre à fond.
On va mettre encore des sous et du boulot pour essayer de reconstituer le cheptel mais quoi qu’il arrive, vu la casse et le reste du climat apicole on est dans l’interrogation quand à la suite.Merci CDSJO
Dans une région de moyenne montagne nous nous croyions à l’abri de tout ces produits phytos qui sont épandus massivement dans les régions de culture vigne et arboriculture. Produire des fourrages ne requiert que peu de ces biocides. Et bien non, voila que ce sont les animaux et les bâtiments d’élevages qui sont traités avec des poisons pour les abeilles.
La deltaméthrine est administrée aux animaux par aspersion au pulvérisateur ou par contact sur la peau des bovins et ovins. Elle migre dans le sang et les culicoïdes meurent après avoir piqué et ne transmettent plus ces maladies virales. Les urines et fumiers sont infectés et les bousiers meurent aussi. Les bouses ne sont plus décomposées.
Il m’a été rapporté que des éleveurs ont procédé à des désinsectisations de bâtiments fumières mares et bétaillères pour réguler les culicoïdes. La perméthrine aurait été utilisé. Cela ne servirait à rien selon la conf 12 qui avait publié un communiqué.
Pour le moment je ne sais pas comment les abeilles ont pu être ainsi décimées. Un collègue m’a rapporté que les instances nationales (UNAF ET SNA) avaient des remontées de terrain sur ce sujet. Aussi je repense à nos collègues d’Ariège qui ont vécu ce qu’il nous arrive maintenant.De toute ma carrière d’apiculteur pro (plus de 40 ans) c’est bien la première fois que mon niveau de perte est aussi élevé. les néocotinoïdes de l’époque ou j’avais des ruches en Lauragais étaient moins terribles.
On s’est déjà pris des claques par le passé mais là maintenant avec cette nouvelle maladie MHV (surnommée covid des vaches) les éleveurs de bovins disent que en 2024 ils devront encore traiter plus. Cela incite à réfléchir avant de se lancer à remonter le cheptel car si c’est pour le voir périr à nouveau.
Je me demande de plus en plus dans quel monde on vit.A Relat,
“Dans notre département touché cet fin d’été par des épidémies de FCO (fièvre catharale ovine) et MHE (maladie hémorragique épizootique) les éleveurs ovins et bovins ont du utiliser de grandes quantités d’antiparasitaires et aussi d’insecticides pour limiter les impacts de ces deux maladies virales dont les vecteurs sont un genre de moucheron moustique appelé culicoïde. Nos soupçons vont en direction de ces éleveurs. Tout en ne sachant pas vraiment comment ces produits pourraient atterrir sur les abeilles il y a eu plusieurs fois des précédents ( Ariège ).Slt,
Dans un rucher sur du châtaignier, une année j’ai eu une grosse hécatombe: le frère de l’agriculteur chez qui je posais les ruches avait une bergerie. Pour traiter la mouche du purin, il a pulvériser un produit sur le fumier.
Mes abeilles se servaient surement à boire là dessus: destruction massive assurée: 10 cm d’abeilles mortes devant 8 ruches sur 10..Un copain api me disait avoir eu le même genre de dégât: mais le traitement n’était pas directement sur la mouche mais sur les larves: bilan du couvain mort en pagaille.
Il semblerait dans les 2 cas que les molécules incriminées soient véhiculées par le transport du purin par nos abeilles.
A Relat,
Tout en ne sachant pas vraiment comment ces produits pourraient atterrir sur les abeilles…Un copain api me disait avoir eu le même genre de dégât: mais le traitement n’était pas directement sur la mouche mais sur les larves: bilan du couvain mort en pagaille.
Il semblerait dans les 2 cas que les molécules incriminées soient véhiculées par le transport du purin par nos abeilles.
Bonjour,
Ma petite réponse ne vaut peut étre pas grand chose mais ….. à vérifier..
Un point d’eau permanent au plus près du rucher, que ce soit une eau naturelle ou celle que vous leur donner dans un abreuvoir ou autre. Tout moyen afin quelle aillent le moins possible là chercher dans des endroits à risques pour elles.Bonjour
Nous ne savons pas comment cela se passe. l’hypothèse du jus de fumier selon moi n’est pas évidente car je n’ai jamais eu l’occasion de voir des abeilles dessus. La dissémination des toxiques sur les sols par les déjections animales ou dans les airs lors des épandages pourraient être des vecteurs lors du butinage ou de la recherche d’eau. Certains endroits ou le bétail s’abreuve (sources ou citernes mobiles) sont aussi fréquentés par les abeilles. Le piétinement des animaux autour des points d’eau ou des râteliers (la sècheresse de fin d’été a obligé les éleveurs à “taper” dans le fourrage de réserve) concentrerait les toxiques par la concentration des déjections humides. les abeilles pourvoyeuses d’eau plus ou moins “enrichies” de nutriments ramèneraient les toxiques. les disséminations dans les airs sont aussi possibles.
Nous avons besoin de toxicologues pour étudier le problème.
il y a 9 mois et 3 semainesRang: ReineMessages: 1496Nb de ruches: 48Localisation : France145 ptsLe problème est de ne pas savoir ; et si on ne sait pas, il n’est pas possible d’essayer de se défendre.
Il nous faut repeupler 120 caisses pour cause de disparition d’abeilles.
Depuis trois ans que cette catastrophe se produit, on peut tirer quelques enseignements.
Il y a des situations semblables dans la région mais aussi hors région ; elles touchent des parcours différents, des lots de ruches de production ou d’essaims.
Il y a un phénomène de “cascade” sur un même rucher un côté est décimé, l’autre non ; idem pour différents ruchers stationnés à proximité :
ruchers décimés à 80%, ruchers indemnes.
Des secteurs avec élevage sont concernés ou pas, même chose sans élevage.
Je ne vois rien d’autre qu’un virus pour contaminer certains ruchers ou parties de ruchers ; mais lequel ? et occasionné par quoi ?
J’ai bien noté que l’effondrement a lieu fin novembre, début décembre, en gros, en quinze jours.
Passée cette période, il n’y a plus de problème pour les survivantes.
Je me répète, il s’agit de ruches populeuses, de force à peu prés égales, de tous âges dont rien ne laisse présager préalablement la survenue de la catastrophe.
Humainement et économiquement on ne va pas survivre à la reproduction de cette situation.Mêmes constatations que toi CDSJO.
Pour ce qui est des parties de ruchers sinistrés et d’autres côtés moins un de mes collègues m’a donné une explication : il avait à une époque produit du pollen et constaté que dans une partie du rucher toutes les colonies ramenaient du pollen d’une couleur X alors que dans l’autre partie le pollen était de la couleur Y . Hypothèse les abeilles d’une colonie comprendraient que la colonie voisine a trouvé une ressource (nectar propolis pollen eau) intéressante et imiteraient la voisine pour elles aussi profiter de l’aubaine. Est ce la dérive ou du copiage ou une forme de communication. Dans cette hypothèse toute une partie de rucher aurait fait le mauvais choix en allant sur une ressource contaminante.
Pour mes ruchers sinistrés il y a dans tout les cas des pâtures ou prairies chargées de bovins ou ovins à proximité. les bâtiments d’élevage avec les tas de fumier ne sont présent que dans quelques cas. La voie des déjections est plus que probable à moins que les animaux traités au “butox” soient devenu des bombes insecticides mobiles sur 4 pattes. J’ai entendu dire que certains éleveurs se félicitent du fait qu’il n’y a plus de mouches. Ce qui est sur c’est la très grande toxicité de la deltaméthrine pour les abeilles et aussi pour les bousiers car les déjections sont porteuses de la molécule.
Madame Anne Dalmon virologue à l’inrae à Avignon a démontré que les effets d’une pollution insecticide même minime avait pour conséquence de faire exploser la charge virale. Des colonies déjà porteuses d’un peu trop de virus pourraient périr in fine de ces virus. Similitude à la varoise.
De mon côté une analyse sur miel n’a rien trouvé d’anormal. Je lance un appel à tous ceux qui me lisent : si vous avez des ruchers avec des pertes inexpliquées n’hésitez pas signalez le à l’OMAA. Plus il y aura de cas répertoriés plus il y aura de chances qu’une étude soit menée.
Nous avons besoin de savoir et on pourra peut-être prévenir.
Au jour d’huis dans les régions ou l’OMAA (observatoire des mortalités et affaiblissement des abeilles) est installé les fonctionnaires des anciennes DSV (maintenant DDCSPP) ne se déplacent plus sur le terrain. Pour faire valider les constats de pertes il n’y a plus que l’OMAA et les tarifs de véto accompagné de TSA avec frais kilométriques je vous laisse imaginer. Il faut absolument que les apis (gros ou petits) fassent une déclaration à la permanence téléphonique. De toute manière il est malheureusement trop tard pour avoir des analyses positives sur la présence de toxiques sur les cadavres. Ils ne viendront qu’une fois sur un seul rucher et encore si vous déclarez avoir utilisé des “varoacides” AMM .
La déclaration téléphonique doit être enregistrée sur leur ordis. Ils doivent rendre des comptes de leurs activités et comment ils ont utilisés cet argent public (150 000 Euros de budget annuel pour la seule région Occitanie pris sur les fonds dédiés à notre secteur).
J’exhorte ceux qui me lisent à signaler tout ce qui est anormal (même si cela ne débouche sur rien dans un premier temps) Il n’y a qu’en signalant que l’on pourra nous prendre au sérieux. Il est impératif que des toxicologues étudient les conséquences de ces traitements. Dans un passé pas si lointain des scientifiques ont apporté les preuves de la toxicité des néocotinoïdes (voie obligée pour obtenir l’interdiction). Je vais faire une nouvelle déclaration à la sortie de l’hiver. A télérucher également.
A relat
un de mes collègues api pro m’a appelé hier soir et il a 150 ruches de mortes sur 200 , je lui ai donné un coup de main pour traiter le varroa fin aout et les ruches étaient populeuses et lourdes, d’après ce qu’il me dit des ruchers(x3) de 25 ruches ou il y a plus qu’une ruche vivante et d’autres ou la moitié voir plus est morte, il avait déjà eu ce problème il y a 2 ans et il avait refait 200 essaims avec reine fécondée, et changé 35% des reines l’année dernière.
il y a encore du miel dans les ruches.
ce qui est bizarre c’est que moi et un autre collègue(lui n’a pas encore fait le tour) on a pas autant de perte alors que l’on est sur le même secteur.
en tous cas cela fait froid dans le dos. quelques élevages de chèvre et bovins sur notre secteur mais c’est infime.
peut être nosema cerenae aussi ou comme vous une possible intoxication, mais la perte des colonies s’est faite en décembre à mon avis donc les agris traitent -ils à cette époque pour les mouches ou tiques ?
devra t-on vivre avec cette épée de Damoclès sur notre tête tous les hivers.il y a 8 mois et 2 semainesRang: ReineMessages: 1496Nb de ruches: 48Localisation : France145 ptsBonjour
Si tu remontes a mon post 305263, les descriptions que je donne sont semblables à celles que tu exposes.
Chez moi, c’est 40 ans sans problème majeur d’état de santé du cheptel mais cata depuis 3 ans ; j’ai fermé des portes du type intoxication due a un traitement quelconque.
Il me reste 2 causes possibles : un virus (il y a contagion de ruche à ruche) dû à…… ou de la nosémose.
Je vais essayer d’agir au cas ou il s’agirait du deuxième facteur, pour le premier je suis désarmé ; je précise que pour notre cas, tout semble normal jusqu’à la première semaine de décembre.
Le résultat à la fin de l’année.Bonjour ou bonsoir à toutes et tous
Les mortalités inexpliquées chez moi et aussi chez pas mal de collègues ont été progressives. Les affaiblissements ont commencés dès le mois de septembre et pas mal de ruches étaient sans vie fin novembre et début décembre. D’autres ont fini par trépasser en janvier et j’en ai vu qui n’arriveront pas au printemps. Une mort plus lente pour celles qui ont (peut-être) été moins intoxiquées. Les provisions sont présentes avec très peu de cadavres.
Pour une même exploitation dans laquelle des lots de colonies ayant le même parcours et les mêmes interventions on retrouve des ruchers intacts et d’autres sinistrés. C’est à mes yeux la preuve que le problème est de nature environnementale.
J’ai 2 ruchers distants de 600 mètres à vol d’oiseau et l’un des deux très sinistré tandis que l’autre va très bien. Certains apis n’ont rien constaté d’anormal. Donc la malchance n’est pas pour eux. Il suffit qu’un seul troupeau ai été traité et que des des abeilles aient ramené de leurs urines (hypothèse) pour qu’une partie des ruches succombe. Il y a malgré tout des colonies intactes dans les ruchers touchés.Pour info nous avons lancé une enquête pour avoir une idée du nombre d’apiculteurs touchés et du nombre de ruches perdues. Il est encore trop tôt pour faire le point.
Pour faire suite à l’enquête sur les mortalités à ce jour 24 apiculteurs ont répondu pour signaler avoir perdu plus de 2500 colonies sur une bonne centaine de ruchers. Ce bilan provisoire ne tiens pas compte des pertes “normales” non comptabilisées sur les ruchers visiblement non sinistrés.
Moi même mes comptages de janvier devront être augmentés car depuis l’hécatombe a continué. D’autres apis de mes connaissances n’ont pas encore répondu car attendant d’avoir tout visité. Certains ne voudront rien signaler par pudeur ou pour des raisons autres.Afin de faire connaître ce triste constat nous avons collectivement décidé de faire une action médiatisée prochainement. A suivre.
bien avec vous pour survivre à ces épreuves.
Bon courage à tous, et bonne clairvoyance pour la suite…
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