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il y a 3 mois et 1 semaineRang: ReineMessages: 1487Nb de ruches: 48Localisation : France137 pts
Sujet certainement déjà évoqué mais particulièrement à l’ordre du jour.
Dans les années 1960, j’ai observé mon voisin possesseur d’une douzaine de ruches qui distribuait du sucre à ses colonies ; la pratique ne date donc pas d’hier.
Pourquoi ? Pour les pros pas de problème, il s’agit à minima de garder “l’outil de travail” que représentent des centaines de colonies, vivantes et en bon état sanitaire.
Pour tous les autres, on retire le côté outil de travail pour le remplacer par responsable d’êtres vivants dont on souhaite le bien être.
L’abeille est un être vivant dépendant de la nature dans laquelle on inclue le climat.
Il n’existe pas de calendrier indiquant la période à laquelle il faut nourrir, pour savoir, il faut :
Soit être collé à la météo
Soit surveiller régulièrement l’état des colonies
Soit être au contact de collègues qui vous tiennent informé.
A titre de témoin nous n’avons jamais nourri nos colonies durant les 25 premières années d’activité apicole professionnelle parce que ce n’était pas indispensable.
Suite à la dégradation des ressources, de l’environnement et de l’état de santé de l’abeille, la réponse a été un changement d’abeilles avec des points positifs et des points négatifs.
Parmi ceux ci, une ponte plus importante donc davantage de bouches à nourrir et à contre saison, c’est à dire en tenant moins compte de l’environnement extérieur.
C’est un des facteurs responsables de la nécessité de nourrir ; or ce changement d’abeilles s’est généralisé.
En théorie, l’abeille devrait se débrouiller seule, dans la pratique ce n’est pas ou plus le cas, mais on sait que certaines y arrivent ou presque mais restent des cas particuliers certaines régions restant moins impactées par le changement de climat.
Le consensus est que l’on nourrit les abeilles avant l’hiver pour les aider à passer cette période sans et parce qu’elles ne disposent pas de la quantité de provisions indispensable pour y faire face.
Moins fréquente mais tout aussi vitale est la période entre les fleurs de printemps et les fleurs d’été.
Cette période (nous y sommes) comporte plusieurs semaines avec peu de fleurs disponibles et certaines années une météo défavorable à la sortie des abeilles.
Cette année est un cas d’école.
La différence avec l’hivernage est la suivante:
Avant l’hiver la ponte est en forte régression, le nombre des abeilles a nourrir va chuter de même que leur activité ce qui fait que la consommation moyenne/jour va se situer à moins de 100gr.
Au printemps, il y a une foultitude d’abeilles à nourrir, une grande quantité de couvain a entretenir, un besoin de poursuivre la ponte pour bénéficier des miellées d’été ; la conso peut monter jusqu’à 400gr/jour.
La non intervention du responsable des abeilles peut conduire :
Au mieux à l’absence de récolte ultérieures
Au pire à la mort de la colonie
Et souvent sous évalué, à l’affaiblissement de la colonie, porte ouverte aux carences et sans avenir.
Maintenant comment nourrir, candi, sirop, voire protéines en l’absence totale de pollen ?
Pour moi, le candi constitue une réserve immédiate au même titre que le miel alors que le sirop a un effet plus stimulant pour la poursuite du développement de la colonie.
Le choix est fait en fonction de ces critères.
Le sirop est distribué de façon plus systématique alors qu’avec le candi on peut davantage juger de la situation en suivant la conso au plus prêt.
L’écueil du nourrissement en particulier en cette période est de donner aux abeilles ce qui leur est indispensable et pas plus ; il ne s’agit pas de provoquer du stockage mais de subvenir à leur besoin quotidien d’où ma préférence pour plus d’interventions mais à faibles doses en anticipant le retour à des conditions plus favorables à l’environnement de l’abeille.
Il y a bien sûr des inconvénients, plus d’interventions, plus de temps, plus de déplacements ; c’est chacun qui fait comme il veut ou comme il peut.
Tout laisse à penser que ce type d’intervention va se pérenniser voire s’amplifier, mais, quoiqu’en disent les dogmatiques, si on aime ses abeilles, on fait en sorte qu’elles ne souffrent pas au moins à cause du manque d’empathie de leur responsable.
Pour être complet, il y a des raisons de ne pas nourrir :
Si les abeilles n’en ont pas besoin
Si on est dogmatique (déjà dit)
Si on est un bourrin insensible à la vie des autres
Si on ne sait pas
Si on n’en a pas la possibilité.Merci d’avoir évoqué ce sujet avec des explications claires .
Cela peut être utiles à certains pour se poser les bonnes questions au plus près de leurs ruches
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