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Fort Myers, le il y a 5 années et 6 mois.
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Afin de continuer la discussion sur la pollinisation, sans polluer le sujet de Pierro. Je relance un post sur ce sujet.
Je reste convaincu que les apiculteurs (enfin la majorité d’entre eux) font de la pollinisation quasi gratuitement (ou du moins sans commune mesure avec ce qu’apporte nos abeilles)….autant pour un amateur, ça ne me pose pas problème… autant pour un professionnel, il s’agit a minima d’un suicide économique voir de la mise en danger de toute une filière !
J’entends déjà certains me dire que leur copain Maurice se fait des c…les en or, en faisant de la pollinisation sur les cacaotier ! Ok c’est peut être vrai, mais est-ce que ça reflète bien la réalité de la filière ?
Pour prendre un peu de hauteur
, voici un comparatif entre US et France :
US :
Nombre total de ruche : 2 700 000 (2017)
CA pollinisation : 593 000 000 euros (2012)
PIB agriculture : 164 Milliards d’euros (2018)France :
Nombre total de ruche : 1 000 000 euros (2010)
CA pollinisation : 3 000 000 euros (2010)
PIB agriculture : 36 Milliards d’euros (2018)Je laisse chacun faire ses propres calculs, mais a minima la pollinisation devrait être 30 fois plus valorisée en France. Après, on peut mettre en avant le bémol de la différence de superficie des deux territoires et de la densité de ruche qui de facto rend plus difficile “la monétisation” de ce service en France… mais dans ce cas, pourquoi ne pas valoriser ce travail d’une autre façon (réduction d’impôt, baisse de charge, etc….) ?
N’ayant pas “d’historique” dans le monde de la filière apicole, a-t-il déjà été question de structuré le marché de la pollinisation ? Si oui, pourquoi ça n’a pas marché ?
Bonjour
si mes souvenirs sont bons il y avait le GRAPP
mais je ne sais pas si cette structure existe toujours ?Excellent sujet que tu te proposes de développer Nuc 84
Pourrais tu nous indiquer les sources de ce comparatif stp ?
J’ai un très faible historique, personnel, concernant ce sujet que je vais suivre de très près
A l’époque où je pratiquais ces services, je le faisais pour donner une image positive sur l’apiculture au service des agriculteurs, et afin d’avoir de la trésorerie rapide en tout début de saison apicoleIl m’est arrivé de travailler avec un ami qui était très pointu en ce domaine, et qui, s’il fait partie des membres de nos forums, se reconnaîtra….
Je ne peux le citer mais je suis certain qu’il pourrait apporter de l’eau à notre moulin sur ce sujet…..Concernant les sources :
http://adafrance.org/downloads/audit_de_la_fililiere_apicole_francaise_2012.pdf
Concernant le Grapp, j’ai trouvé ce site internet :
http://cl.ivert.pagesperso-orange.fr/pollini.htm
Mais il n’a pas l’air trop actif….
Merci pour les sources
Beaucoup d’entre nous devraient s’en inspirer afin de bien négocier les plus values apportées par cette prestation de services qu’est la location de ruches pour la pollinisation
Ceci afin d’avoir un bon argumentaire et travailler en professionnel
Il est absurde de brader ce travail, pire encore, d’en faire un cadeauNB; en 2018 les forfaits pol/amandiers en Californie,ont atteint, voire dépassé les 200 $
Il serait en effet intéressant de savoir ce qu’il en est aujourd’hui du GRAPP
en 2018 les forfaits pol/amandiers en Californie,ont atteint, voire dépassé les 200 $
Forfait élevé en effet mais j avais vu un reportage sur le sujet dans lequel ils expliquaient qu il y avait énormément de pertes sur les colonies. Tu confirmes?
Il est vrai qu’il y a de la casse
Cela est déjà impressionnant lorsque l’on voit les plateaux des semi une fois déchargés.
Mais, ramenées à la colonie (5 à 700 sur le camion) ces pertes sont moins catastrophiques (mais toujours dures à accepter,…)Un de mes amis américains me disait récemment que, durant les transhumances (3 jours et deux nuits) le pire à craindre était lorsqu’il y avait des embouteillages.
Quant au pertes dans les vergers, je ne peux en dire plus que ce que l’on entend lors des reportages
J’en saurais vraisemblablement plus en début de l’an prochain où il est possible que je fasse un nouveau court séjour sur place, avec mon inséparable Nikon…..
Il me semble que c est même à 300 dollars la ruche pour la pollinisation des amandiers (ce que j ai vu sur un reportage ), ils disaient que leur ruches ne servaient ou ne faisait que ça.
On peut essayer de comparer …. mais c’est pas comparable à mon avisEffectivement tout se négocie, mais de plus en plus les colonies sont hyper contrôlées dès leurs arrivées sur place, car la vigueur des ruches (nombre de cadres de couvain et butineuses ) fait toute la différence en matière de tarifs
Quant à considérer une ruche HS après une telle prestation, ma modeste expérience (sur une seule exploitation actuellement) me fait écrire, qu’ensuite les ruches sont reboostées afin de peupler des nucs dès leurs retours en prévision des reines à féconder (mon ami est producteur de reines lorsqu’il se rend en Floride)
Tout cela se fait à des milliers de miles de distance, et demande une rigueur dans la gestion du temps bien évidemment.
Et lorsque j’observe cette gestion (qui est principalement ma recherche du moment chez eux….) je peux dire que les tarisf des locations ne sont pas infondées (l’offre et la demande n’expliquent ainsi pas tout)
pour la pollinisation il faut aussi prendre en compte la plus-value de celle ci pour l’agriculteur; vous vous référez au amandiers(culture encore plutôt confidentiel en France) mais de mémoire le ratio du rendement avec ou sans est de 1 a 10; il serai une erreur de croire que c’est la même chose pour les autres cultures. De plus aux US les amandiers se cultivent sur des surface immenses donc on peut a juste titre penser qu’ils ont exterminé toutes formes d’insectes sur ces terres d’ou une nécessité d’apporté des abeilles.Pour avoir une idée plus précise de l’apiculture au US je vous conseil de regarder le film “des abeilles et des hommes” c’est assez stupéfiant. Je pense qu’aucune exploitation en France si importante soit elle n’a aussi peut de respect pour l’abeille que dans ce film :twisted
il y a 5 années et 8 moisRang: ReineMessages: 1543Nb de ruches: 48Localisation : France208 ptsSi on considère que nous sommes en France :
Qui veut dire : agriculteurs Francais avec leurs structures et leurs cultures qui n’ont pas forcément de rapport avec ce qui se fait ailleurs.
apiculteurs français avec les mêmes éléments
C’est sur cette base qu’il nous faut travailler.
Il y a chez nous une pollinisation organisée par les acteurs de l’agriculture et de l’apiculture.
Des exploitations apicoles de taille moyenne à importante ont intégré dans leur CA les revenus de la pollinisation qui eux, sont stables quel que soit le temps.
Faire un calcul de X euros à la ruche multiplié par Y nombre de ruches est simpliste.
Les conditions de mise à disposition de ruches pour la pollinisation doivent tenir compte de quelques critères:
-Etat des ruches à l’arrivée
-Etat des ruches à la sortie
Frais divers occasionnés
Ce que feraient ces mêmes ruches si elles ne pollinisaient pas.
Tout cela peut varier selon les plantes pollinisées et le moment de la pose des ruches.
EX perso: on me propose 45e la ruche pour du tournesol semence, pour nous aucun intérêt, c’est une perte sèche, mais pour 40e sur le kiwi juste derrière l’acacia, ça peut le faire.
Il faut calculer, essayer et gérer.
Pour ceux qui n’ont pas plus de douze ans de réference en apiculture, les contrats (verbaux ou écrits) existaient avant votre activité.
Ils ont été améliorés en permanence et sont devenus une normalité.
Ensuite, dans quel état sont les ruches à la sortie, inutile de prendre exemple sur des pays où la monnaie prime sur l’abeille ; içi, en France, selon la pollinisation, le temps d’exposition, on peut trouver des pollinisations sans grand impact et d’autres qui rincent les colonies, mais dans tous les cas, c’est gérable.
Avec un peu d’attention il n’y a pas de perte sauf pour les colonies emportées par l’Adour qui font surface à Bayonne.j’ai bien trouvé une version du film mais elle est incomplète(45min au lieu de 1h30); on y vois pas le plus “désolant” pour ne pas ire le plus “crade” mais impossible de copier le lien
Après avoir visionné plusieurs fois le film dont il est question dans ce sujet, rappelez vous que tout est en nuances, du grand père apiculteur dans ses Alpes, jusqu’au gars qui vomis des dollars dans ses paroles absurdes (bien que réelles pour certaines exploitations..
Et il y a pire, cela n’est pas dans le film, mais il m’a été rapporté que certains feraient des essaims la nuit…pour ne pas souffrir de la chaleur des journées (je ne vous décris pas le travail !)
Et fort heureusement la vie, apicole ou non, ici, ou Outre Atlantique, n’est pas faite de blanc ou de noir, elle est faite de milliers de tons de gris…..
Suivant le regard porté sur les extrêmes d’une réalité marjgnale, on peut en oublier l’essentiel du quotidien des majorités
oui j’ai oublié de préciser dans le film ils passent d’une extrême a l’autre (de l’apiculture a papi a l’ère industrielle)
CDSJO, je sais bien que comparaison n’est pas raison…. mais que penses-tu des chiffres suivants concernant le Tournesol ?
France :
Surface cultivée (2003) en ha : 700 000
Rendement moyen en q/ha (2003) : 20,7
Production en Millions de Tonnes (2003) : 1,424
CA Pollinisation du Tournesol : Moins de 3 000 000 euros (qui est le CA total pollinisation pour 2010)US :
Surface cultivée (2003) en ha : 900 000
Rendement moyen en q/ha (2003) : 13,6
Production en Millions de Tonnes (2003) : 1,209
CA Pollinisation du Tournesol : 100 000 000 euros (2012)Comment expliques-tu un tel écart ?
il y a 5 années et 8 moisRang: ReineMessages: 1543Nb de ruches: 48Localisation : France208 ptsPour répondre au plus près à la question posée.
En France:
Lorsque les besoins de pollinisation sont importants, celle ci est organisée avec des tarifs stables et un cahier des charges.
Les prix n’ont rien à voir avec ce qui se passe dans d’autres continents, encore une fois, c’est la loi du marché qui s’impose.
Pour les exploitations apicoles française qui posent (il y en a) 500 ruches à 40e, ce n’est malgré tout qu’une partie des revenus de la production de ces exploitations.
Le point fort est qu’il s’agit d’un revenu garanti, donc en année difficile, il y a une rentrée, mais c’est le seul avantage pour l’apiculteur ; on peut considérer aussi que pour l’agriculture c’est indispensable.
Inutile d’espérer obtenir des tarifs plus élevés, la marge faite par les agriculteurs sur ces productions ne le permet pas.
Pour résumer : appoint de trésorerie éventuel oui, levier de croissance, il faudra chercher autre chose.il y a 5 années et 8 moisRang: ReineMessages: 1543Nb de ruches: 48Localisation : France208 ptsDésolé Nuc, j’ai vu ton message trop tard.
J’explique comme ça:
L’amandier US laisse au farmer une marge qui lui permet de payer une pollinisation à plusieurs centaines de dollars la ruche.
Les cultures françaises ayant besoin de pollinisateurs ne laissent pas de marge suffisante.
Après, la comparaison n’est pas du tout gênante, elle met en relief nos différences, ce sont des mondes différents.
Quand on regarde le monde apicole dans son ensemble, peut être que celui des apis étasuniens est enviable pour nous, je sais pas trop, mais je sais que le sort des apis argentins avec qui j’ai discuté cet été, ne m’inspire pas trop, 2000 caisses pour le quart de mes revenus, on n’est pas trop mal chez nous.
Pour ne fâcher personne, quand je parle de pollinisation, c’est à mon expérience et surtout à ma région que je fais référence ; il se peut qu’il y ait un moindre développement dans d’autres régions de part des besoins inférieurs à satisfaire.Histoire de vous mettre de bonne humeur pour le week-end, je vais continuer sur l’exemple du tournesol.
Ci-dessous un comparatif des coûts de production US et France :
Pour simplifier la lecture des documents, de manière synthétiques ont aboutis au coût de production suivant (j’ai fait les conversion des unités) :
590 euros / tonne pour le tournesol Français
1 662 euros / tonne pour le tournesol USLes plus avisés d’entre vous remarqueront sans doute que le coût de production est supérieur au prix de vente (le tournesol se négocie entre 300-400 euros la tonne)…. bienvenue dans le monde de l’agriculture !
Comme pour beaucoup de production le prix ne couvre pas le coût de production. Dans ces conditions, c’est uniquement grâce aux subventions qu’il reste viable de faire ces productions (autant au US, qu’en France).
Le plus marrant dans l’histoire, c’est qu’une partie de la différence prix de vente / prix de revient est absorbé par les apiculteurs…. qui font cadeau du poste pollinisation en France ! :twisted
En effet, le coût de la pollinisation est a maxima de 2 euros / tonne en France (il n’est d’ailleurs non chiffré dans les données que j’ai récupéré). Alors qu’il est avoisine 80 euros / tonne au US !
On dit merci qui !!! merci les APIS !! qui font économiser 100 000 000 euros à la PAC rien que sur le poste Tournesol en France ! (sans parler des agriculteurs, qui eux acceptent de travailler en dessous du smic).
PS : Pour être complet, il convient de noter que le coût US est surévalué du fait que l’étude que j’ai repris concerne la Californie (et que le coût de l’irrigation explose pour du tournesol).
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