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ddev, le il y a 10 années et 8 mois.
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Anonymeil y a 10 années et 8 moisRang: ReineMessages: 159220 pts
Pour fêter la nouvelle année, le journal Les Echos nous offre une bien triste analyse du monde apicole (http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0204044794669-ces-tabous-qui-font-mourir-lapiculture-1079213.php?xtor=CS1-2#). Sous la plume de « représentants » des professionnels, c’est une nuée d’insultes que reçoivent les apiculteurs à la tête, au cas ou la nouvelle année leur redonnerait un espoir pour la saison prochaine. Je me permet un droit de réponse, et vous invite à envoyer le vôtre.
Droit de réponse adressé à Messieurs Philippe Lecompte (Président du Réseau Biodiversité pour les Abeilles), Daniel Limon (ex-délégué français à Bruxelles), Laurent Lehr (Président du Centre d’études techniques apicoles d’Alsace), Michel Yger (président de la Fédération régionale des apiculteurs de Champagne-Ardenne). Envoyée en copie aux syndicats apicoles concernés.
Messieurs,
Je suis tombé sur votre article parut le 31 décembre dernier dans le magasine « Les Echos » et intitulé : « Ces tabous qui font mourir l’apiculture ». Je commence l’année 2015 avec un soupir de lassitude, et l’impression que rien, vraiment, ne pourra changer dans le petit monde de l’apiculture. Pendant le PDDA, vous appeliez de vos voeux un « rassemblement » des apiculteurs, une « organisation de la filière ». Comment vous contredire? Nous voulions tous nous réunir et parler d’une même voix, nous avons tant de problèmes à gérer que l’on aurait peu de mal à trouver des projets communs.
En lisant votre article, je constate malheureusement qu’en fait de « rassemblement », vous souhaitez surtout l’éviction pure et simple de vos propres collègues. Vous faîtes resurgir le sujet de discorde que vous utilisiez déjà pour décrédibiliser une partie de la profession durant le PDDA : votre aversion pour la lutte anti-pesticides ; alors que tout le monde avait finalement sagement décidé de se remettre à la même table. Vous attaquez une grande partie des apiculteurs, et des organisations qu’ils se sont choisis, en les traitant de manipulateurs :
« Hélas, l’absence d’une définition claire des « activités apicoles » entraîne embrouilles, manipulations et instrumentalisations. Cela permet à des organisations prétendument représentatives de semer le trouble, voire pour certaines de chercher à déstabiliser les filières agricoles. »
Sans avoir le courage de les nommer, vous faîtes explicitement référence à la Confédération Paysanne et à l’UNAF, dont on sait que vous êtes en désaccord avec elles sur le sujet des pesticides. Vous les accusez d’amateurisme. La Confédération Paysanne est une organisation exclusivement professionnelle, il n’y a donc pas lieu de telles accusations (si tant est que l’on puisse accuser de quelque chose les apiculteurs amateurs). L’UNAF regroupe amateurs et professionnels, c’est exact. Mais regardons de plus près qui elle s’est choisi pour la représenter : nous y trouvons des apiculteurs professionnels en majorité (Mr Belval, Mme Dugué, Mr Mercier, Mr Bonnafous, Mr Clément…). Ces accusations sont donc erronées.
Au delà de cette position que bon nombre d’apiculteurs (amateurs et professionnels confondus) ne comprennent pas, c’est l’image de la profession que vous livrez au grand public qui est à la fois mensongère et insultante. Je vous cite.
« La profession apicole, quant à elle, n’a pas su suivre l’évolution de son métier. »
Regardez un instant ne serait-ce que 10 ou 20 ans en arrière. Que voyez-vous? Je vois pour ma part une évolution sans précédent de l’apiculture, sans commune mesure avec tout autre filière agricole à toute autre époque. Avec bien entendu des échecs, mais surtout des réussites malgré toutes les difficultés de la filière.
Ne voyez-vous pas ces exploitations qui ont mit en place des transhumances, jusqu’à 10 par saison, qui ont modifié tout leur matériel, tout leur savoir faire, afin de rester en vie? Ne voyez-vous pas ces élevages de reines, exigeants, techniques, sur tout le territoire, qui n’existaient pas il n’y a que 10 ans? Ne connaissez-vous pas ces multiples techniques de multiplication du cheptel, sans lesquelles bon nombre de vos collègues auraient tout bonnement disparus? Et devant tous ces efforts de survie et d’adaptation à un contexte d’une difficulté sans précédent dans l’histoire de l’apiculture, ce sont là vos encouragements?
« La déclaration de ruches est obligatoire, même si beaucoup d’apiculteurs passent outre. »
En lisant cette affirmation, on a l’impression que les apiculteurs sont tous des fraudeurs. Il faut préciser que tous les apiculteurs professionnels déclarent leurs ruches, puisqu’en découle leur statut professionnel, les aides France-Agrimer auxquelles ils ont droit, les justificatifs à fournir aux assurances en cas d’accident. Dés lors vous parlez donc de personnes qui n’ont que quelques ruches, encore qu’ils sont nombreux à les déclarer, il suffit de voir les chiffres de l’audit France-Agrimer pour s’en convaincre. Que certains ne déclarent pas leurs colonies, sans doute. Mais de là à faire passer toute la filière pour fraudeuse, c’est un raccourci dont je vous laisse volontiers la responsabilité.
« L’utilisation de traitements vétérinaires homologués l’est aussi. S’il fixe les règles, l’Etat ne prend aucune mesure pour les faire appliquer. L’autorité de l’Etat se retrouve ainsi mise à mal en matière sanitaire, au point que les pratiques vétérinaires illégales semblent être devenues courantes et se font au grand jour. Selon l’Institut technique et scientifique de l’abeille et de la pollinisation, seule une ruche sur deux est traitée correctement contre le varroa. »
Vous donnez l’impression que les apiculteurs sont irresponsables, sans expliquer clairement pourquoi. Pourquoi ne pas préciser à vos lecteurs que très peu de traitements sont autorisés en France? Pourquoi ne pas leur dire que partout ailleurs dans le monde, ces traitements que vous considérez comme « incorrects » sont utilisés avec succès? Pourquoi passer sous silence le fait qu’ils sont utilisés et même conseillés en apiculture biologique et qu’ils sont les seuls à garantir un risque zéro de rémanence dans les cires et le miel? Vous ne faîtes pas de différence entre « traitement légal » et « traitement efficace », ce n’est pourtant pas la même chose. Il y a là un tabou auquel vous devriez vous atteler au plus vite.
Messieurs, je ne peux qu’être en accord avec vous sur le fait qu’il existe des tabous qui font mourir l’apiculture. Mais j’en ferai une liste différente. La mienne commencerai par la volonté de certains d’entre nous à vouloir « moderniser » l’apiculture en réclamant des subventions basées uniquement sur l’acquisition de matériel ou de cheptel, ce qui fera mécaniquement disparaître les petites exploitations. La seconde sur les pesticides utilisés en France par les apiculteurs dans leurs propres ruches, car les autres traitements efficaces sont illégaux (une exception française).
Et pour finir, ce tabou plus général qui consiste à se voiler la face sur le sujet des pesticides, alors que les études sur le sujet s’entassent chaque année un peu plus sur les bureaux des ministères sans qu’aucune mesure d’envergure ne soit prise. Ces mesures ne se feraient pas contre les agriculteurs, messieurs, mais pour leur bien. Il est inadmissible de savoir toute une catégorie de travailleurs en danger, et de ne rien faire pour améliorer leur situation. J’ose espérer, messieurs, que vos liens avec l’industrie phytosanitaire n’altèrent pas votre jugement sur cette question*.
Cordialement,
Mathieu Angot,
Apiculteur en installation.*Le réseau « biodiversité pour les abeilles » présidé par Mr Lecompte est en partie financé par BASF, un des leaders de l’industrie des pesticides. Mr Limon est un ancien délégué du groupe miel du COPA-COGECA, groupe proche de la FNSEA dont on connait les positions pro-pesticides.
http://www.mathieua.fr/blog/2015/01/06/droit-de-reponse-au-magasine-les-echos/#more-1911Un grand merci Mathieua… je me permet de joindre le lien vers l’article en question pour que tous aient la même base de travail.
http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0204044794669-ces-tabous-qui-font-mourir-lapiculture-1079213.php?xtor=CS1-2#
Je suis de fait prêt à écrire mais j’avoue moins bien posséder le dossier que toi.Puis je piocher dans ton argumentaire et rallonger/transformer à ma sauce ? je t’enverrai en MP le résultat. La collision entre leur appartenance à un réseau professionnel et leur idées globales sur le sujet est manifeste. On retrouve les mêmes ailleurs.
du très grand banditisme
mathieua est ce que tu peux nous parler des traitements bio?
est ce que tu utilises le sirop à la propolis dont tu parles sur ton blog?
j’ai posé ce genre de questions plusieurs fois mais personne ne s’est manifesté. (si tu nous crées un post ce serait super) Merci d’avanceAnonymeil y a 10 années et 8 moisRang: ReineMessages: 159220 ptsMerci à tous.
Bien entendu n’importe qui peut piocher là dedans, copier et modifier, je suis contre la propriété intellectuelleC’est libre de droits!
Pour le sirop à la propolis, pas essayé non.
J’utilise le formique, et j’ai de très bons retours sur l’oxalique également.Si vous voulez les contacts à qui envoyer, j’ai trouvé ça :
d.limon@free.fr
ruchers.struth@wanadoo.fr
michel.yger@free.frpour lecompte utiliser le formulaire de son site :
http://www.jacheres-apicoles.fr/contact/désolé , mais pour moi se sont des guerres de tranchées qui durent depuis plus de trente ans de part et d’autre, mais qui ne font pas avancer l’apiculture bien au contraire, chacun sur ses positions
et plus y a de syndicats et plus c’est le bordel
voilà pourquoi je n’adhère à rien
Je suis du meme avis qu’ispat.Je suis plutot dans la mouvance “ni dieu ni maitre”
Mais quoi qu’il en soit je t’admire mathieu pour ta verve et ton engagement…..
J’en serais tous simplement incapable.Dans l’article des Echos, Mathieua, quand ils disent “L’Etat doit relever son niveau d’exigence vis-à-vis de l’ensemble de la filière. Il ne peut tolérer plus longtemps de ne pas connaître le nombre de ruches, leur taux réel de mortalité, l’absence de distinction entre les intoxications et les effets des parasites et des pathologies… ” il faut reconnaître qu’ils n’ont pas tort, on a quand même l’impression que chacun fait ce qu’il veut dans notre pays et que l’Etat n’a pas de vraie politique pour protéger et valoriser l’apiculture.
Anonymeil y a 10 années et 8 moisRang: ReineMessages: 159220 ptsJe ne suis d’aucun syndicat, moi non plus, et comme Tom, plutôt “ni dieu ni maître”…
Mais ça n’empêche pas d’avoir un avis, de réfléchir à la question!Nouna, oui, il y a des choses intéressantes dans l’article, mais pourquoi jouer la carte du mensonge et de la diffamation pour exempter les pesticides de leur responsabilité?
C’est incompréhensible!Vous connaissez tous des apiculteurs pro et amateurs, faîtes un sondage : qui traite varroa/qui ne traite pas, qui déclare ses ruches, qui ne déclare pas, vous verrez bien si cet article dit la vérité ou non!
Utiliser la méconnaissance du grand public pour diffamer les collègues… Désolé mais je trouve le procédé discutable (le mot est faible…)
Anonymeil y a 10 années et 8 moisRang: ReineMessages: 159220 ptsC’est pas le lieu pour dénigré les gens, fait le sur ton blog si tu veux
Désolé Mika, je n’ai pas l’impression de “dénigrer les gens”. Il n’y a pas d’insulte, pas de mensonges, pas de calomnie… Et je rapelle que c’est une réponse à justement, de la calomnie.
Il me semble que tu échanges un peu les rôles.Chacun doit pouvoir s’exprimer et je n’ai pas accès aux Echos, on fait avec les moyens qu’on a.
Je n’ai rien contre tous ces auteurs de l’article, qui sont sans doute par ailleurs des gens sérieux et respectables, ce n’est pas le sujet!
Je réponds à leur article qui m’a parut diffamatoire et inexact.Il n’y a rien de plus à y voir, je n’ai aucun intérêt à entrer en conflit avec untel ou untel, je ne roule pour personne… Donc pour tout le monde.
Anonymeil y a 10 années et 8 moisRang: ReineMessages: 159220 ptsIl me semble que personne ne dise le contraire… Justement dire l’inverse de ses “adversaires” (sic) n’est vraiment louable.
Sur le varroa, je ne connais qu’une personne qui ne traite pas… sur sans doute une cinquantaine d’apis rencontrés ou connus… Alors soit je vis dans le monde des bisounours, soit ça fait 2%…
On nous met bien la pression et la culpabilisation pour acheter des trucs alors je me méfie des gens qui jouent sur ce registre. Il y a une ressemblance avec le discours sur la vaccination…
Pour le coup de minimiser les ravages des produits chimiques, à notre époque c’est honteux et même criminel.C’est pas le lieu pour dénigré les gens, fait le sur ton blog si tu veux
Si il y a bien un endroit où on dénigre les personnes et/ou l’administration c’est bien ici :twisted
Franz, ça commence à chauffer!!! les VV vont mourir la température monteEricF
EricF
Ouvrière maçonne
Ouvrière maçonne
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Localisation : Monts d’Or (69)
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Hors ligneQuant à dénigrer les gens, heu…, excuse-moi, mais vous vous en donnez à coeur joie pour cracher sur Vergnon ou Nicollet.
T’as oublié Michaud!!!
STOP les garçons! Allez dépenser votre testostérone ailleurs!
Vos propos deviennent totalement stériles (c’est dommage avec la testo).
la testostérile?
moi je l’ai trouvé très convaincante ton analyse, mathieua, au point que je ne suis pas allé lire le texte dont tu parles.
De toute façon un apiculteur qui obtient des revenus de fabriquants de pesticides n’est plus crédible. Il y a conflit d’intérêts, lobbying.HHHa les filles faut toujours que ca tape ou ca fait mal(male?).
C’est pour ca qu’on les aimes (en partie).C’est pas le lieu pour dénigré les gens, fait le sur ton blog si tu veux
Si il y a bien un endroit où on dénigre les personnes et/ou l’administration c’est bien ici :twisted
Nan,nan, y’a même des fonctionnaires sur le forum
inutile d’insister je ne donnerai pas les noms
HHHa les filles faut toujours que ca tape où ca fait mal(male?).
C’est pour ça qu’on les aime (en partie).Comme quoi tous les goûts sont dans la nature [sub]:woohoo:[/sub].
Sérieusement, sur le fond :
> Une critique argumentée, commentant des faits est TOUJOURS recevable.
> S’il n’y a pas de faits cités, ou s’ils ne sont pas commentés, c’est de la rumeur, ça ne vaut rien… mais ça peut faire du mal !
> Enfin si les critiques visent les personnes et non les faits, c’est de l’émotion, de la jalousie, du mépris ou tout ce qu’on voudra, mais pas des arguments. C’est toujours minable (mais très humain, aussi) et ça devrait TOUJOURS être banni. Mais des fois le modo regarde ailleurs, et des fois il trouve que c’est pédagogique de laisser libre cours à la nature humaine. Et des fois on se dit que ça devient un mode d’expression respectable vu comment certains personnages de premier plan le banalisent…
Et perso dans le texte de Matthieu je ne vois que des arguments [sub];)[/sub]. Par contre on a le droit de ne pas être d’accord, d’ailleurs lui-même il développe des arguments contre des arguments [sub]8-)[/sub]
Allez je prends un exemple :
Tu peux me dire : “C’est vraiment débile d’avoir mis tes ruches en face de la raffinerie (et sous le vent, pour les voileux)“. Je ne le prendrais pas mal, même si je suis très vexé.
Par contre, si tu me dis “Tu es vraiment débile d’avoir mis tes ruches…“, il y a des chances que j’ai brusquement envie de te prouver que même si je suis débile je tape plus fort que toi.
Ce qui serait vraiment débile [sub] :blink:[/sub] !Et mon exemple est stupide, mais pas moi : je ne suis que fatigué [sub]:lol:[/sub]
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