8 sujets de 21 à 28 (sur un total de 28)
    • Rang: Gardienne
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      Bonjour à tous,

      Pour revenir au sujet initial, je pense qu’on est fasse à une question complexe et que la façon de l’aborder sera bien différente suivant le point de vue que l’on prend (celui de l’apiculteur, celui de la profession, celui des négociants etc…).

      Au niveau de l’apiculteur, il me semble que l’argument “je brade par ce que j’ai peur de me retrouver avec du miel sur les bras”, est un peu court… faudra l’expliquer à votre producteur de melon, de fraise etc…. (s’il ne vend pas dans les 48 heures, il est bon pour jeter sa production). Quand on faisait des melons ou des courgettes sur notre exploitation…. quand le prix de vente n’était pas bon, on s’amusait pas à brader (un coup de disque dans la culture et l’affaire est entendue).

      On va pas se mentir, la principale raison qui justifie de vendre rapidement à bas prix est un problème de trésorerie…. c’est une situation propre à l’exploitation et indépendante du contexte général. L’apiculteur brade pour faire face à des échéances (prêt, charges, sa “rémunération”…).

      Au niveau de la profession, le fait que certains bradent leur miel n’influe pas ou peu sur les cours… on a la même problématique dans les caves coopératives (certaines qui souffrent de problème de trésorerie, vendent rapidement la récolte à bas prix…. pour autant ça ne pèse pas sur les cours). Pour qu’un “acteur” du marché influe dessus, il faut qu’il pèse sur ce marché (ce qui est loin d’être le cas avec quelques fûts de miel).

      Au niveau des négociants, pour eux c’est tout bénef, ça leur permet d’acheter à bas prix du miel et de tirer vers le bas la moyenne du coût d’acquisition du miel qu’ils revendent.

        Rang: Reine
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        Si tu cherches à nous démontrer que les forts le sont sur le dos des faibles, c’est pas du neuf.
        Et, à priori, ce n’est pas particulier au commerce du miel.
        Abus de position dominante ?
        Dés que l’offre dépasse la demande, même de peu, le négociant qui cherche surtout à couvrir ses besoins est en position de force, c’est mécanique.
        Il achète si c’est moins cher, pour stocker ; parce quand l’offre est abondante, il faut bien qu’il y ait quelqu’un qui stocke ; d’une part c’est une immobilisation, et oui, pour lui ce peut être une opportunité, surtout s’il a la surface financière ou zéro problème avec son banquier.
        Ce même négociant, il arrive qu’il n’achète pas parce qu’il ne sait pas quoi faire de la marchandise et sait qu’il va avoir des difficultés à écouler, en face, le producteur fait la gueule parce que lui a un besoin impératif de vendre et n’est pas forcément copain avec son banquier.
        Et donc ce sont les plus fragiles qui bradent, soient qu’ils sont en difficulté, soit parce qu’ils n’ont pas les nerfs.
        Mais il est aussi arrivé, et cela se reproduira que le négociant surpaye le miel parce qu’il n’y a pas de marchandise ; sauf qu’une augmentation des prix, même si elle est conséquente n’a guère d’effet quand il n’y a rien ou peu à vendre. C’est un peu le cas de l’acacia cette année.
        Nos miellées sont irrégulières, la seule solution est le stockage pour garder des prix réguliers.
        Il n’y a pas d’autre solution à ma connaissance.

          Rang: Gardienne
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          CDSJO, ce n’était pas le but de mon propos, les négociants profitent effectivement de la situation mais sans pour autant en être la cause.

          Ce sur quoi je voulais insister, c’est le fait que le problème de départ vient des exploitations elles-mêmes. Celles qui bradent le miel, ont un problème structurel à la base (manque de trésorerie) car sinon (comme tu l’évoques) elles feraient le choix de stocker (produit non périssable rapidement).

          Sans rentrer dans un cours de comptabilité, il est intéressant de rappeler les définitions suivantes :

          TRÉSORERIE = FONDS DE ROULEMENT – BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT

          FONDS DE ROULEMENT = (CAPITAUX PROPRES + DETTES A LONG TERME) – ACTIFS IMMOBILISES

          BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT = STOCKS + CREANCES CLIENTS – CREDITS FOURNISSEURS

          Du coup, les leviers pour préserver sa trésorerie sont toujours les mêmes :

          – Augmenter les délais de paiement de ces fournisseurs (et non, on ne paye pas icko au cul du camion :P )

          – Jouer sur les quasi fonds propres ( Compte courant d’associé / Compte de l’exploitant…) ce qui suppose de ne pas les “vider” constamment.

          – Mettre en relation la durée de la dette avec la durée des actifs, on ne finance pas avec de la dette à long terme des actifs qui peuvent être amortis ou perdre de la valeur rapidement (typiquement les essaims :twisted ).

          etc…

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            Il n’est pas certain que les difficultés éventuelles de trésorerie soient l’unique cause de la vente à un prix inférieur à ceux pratiqués habituellement.
            Pour avoir discuté avec de gros producteurs, lorsque la récolte est très bonne, il y a une tendance à considérer, que même en baissant le prix, les volumes viennent largement compenser.
            Pour connaître les raisons exactes d’une telle situation, il faut être intégré au monde apicole de la production de volumes importants, c’est à dire connaître les collègues pour savoir quelle est leur motivation.
            Le reste est un peu dans le domaine des suppositions.
            On reste dans le domaine de la vente en gros principalement puisque ces variations n’ont pas lieu ou sont insignifiantes au niveau du détail.
            Si c’était le cas, ça reste marginal.

              Rang: Gardienne
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              CDSJO, il est indéniable que ta connaissance du monde (et des techniques) apicole est des plus pointue.

              Mais du coup, j’ai de sérieux doute sur les qualités de gestionnaire de certains chefs d’exploitation…

              Tu indiques : “Pour avoir discuté avec de gros producteurs, lorsque la récolte est très bonne, il y a une tendance à considérer, que même en baissant le prix, les volumes viennent largement compenser.

              Heureusement qu’on a jamais eu ce type de raisonnement sur notre exploitation… sinon on ne serait plus là depuis longtemps déjà…

              Les bonnes années (en terme de récolte), on ne lâche jamais rien sur le prix…

              Exemple : On va se battre pour gagner 10, 15, 20 centimes d’euros sur un kg de courge car ramener au volume (30 tonnes) c’est ce qui va faire la différence et permettre de mettre des ronds de côté pour les années où on va se taper une grêle, une mauvaise récolte etc….

              Si un jour on se tape une grêle sur les courges (avec une récolte entre 0 et 5 tonnes), on ne compensera jamais par le prix car on se retrouverait alors hors marché (2-3 fois le cours). Si le prix de vente ne couvre pas du tout le coût de production, on fera le choix de ne pas récolter pour ne pas aggraver la situation (même si ça fait mal au cœur).

              En agriculture, tu gagnes des sous les années où tu produis et tu vends bien (et jamais dans une autre configuration)…. je suis vraiment étonné que se soit différent en apiculture…

                Rang: Reine
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                Il n’y a pas autant de modèles économiques que d’exploitation apicoles mais presque.
                Pour avoir discuté avec un collègue de l’Est de la France qui faisait état de 100kg par ruche sur luzerne, son seul souci était de trouver quelqu’un pour lui acheter ses dizaines de tonnes de miel.
                Et je parle là d’une exploitation familiale avec trois personnes aux manettes.
                Après, puisque le sujet est la lavande, je vois bien les annonces donc les prix demandés mais je n’ai pas de données sur les volumes, quand l’apiculteur communique là dessus, c’est à prendre avec du recul.
                Il n’y a qu’avec les copains qu’on peut savoir, et encore….
                L’apiculture est une activité opaque, depuis l’amateur et ses 10 ruches jusqu’au négociant.
                Va t’en savoir….

                  Rang: Faux bourdon
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                  D’abord merci pour tous ces commentaires constructifs

                  Il est regrettable que ceux qui ont des difficltés de trésorerie ne se manifestent pas (pour l’instant), il n’y a pas à en avoir honte

                  C’est en parlant de ses faiblesses que l’on peut progresser et s’améliorer, du moins sa trésorerie

                  Je rejoints Nuc 84, la gestion d’une exploitation, quelle qu’en soit sa taille se doit être rigoureuse, comme l’est celle d’une colonie d’abeille bien sélectionnée.

                  J’espère que durant l’hiver nous aborderons ce sujet, en particulier le CA dégagé à la ruche et le bénéfice (ou la perte…) que l’on peut atttribuer à la ruche, sur différentes miellées, et pour différentes structures apicoles.

                  Bonnes fins de récoltes et des ventes…au juste prix !

                  MG

                    Rang: Reine
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                    J’espère que durant l’hiver nous aborderons ce sujet, en particulier le CA dégagé à la ruche et le bénéfice (ou la perte…) que l’on peut atttribuer à la ruche, sur différentes miellées, et pour différentes structures apicoles.

                    Bonnes fins de récoltes et des ventes…au juste prix !

                    MG

                    J’espère aussi que l’on débattra de ce sujet prochainement….vaste sujet des plus intéressants

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